Départ de Perhentian island, il se dit qu'aucun bus local ne se rend à Teman Negara. "Dommage encore une place touristique" me dis-je.

Une fois arrivé, place a la préparation, il est hors de question de rester dans une ville avec des Hotel de luxe a côté. Une journée de paquetage avant de partir seul dans la jungle.
Je trouve le moyen de louer deux casseroles militaire, pars sur un autre village pour trouver le marché local et acheter mes vivres pour la semaine. 5Kg de nourriture et 50RM plus tard me voilà entrain de faire mon sac, j’enlève tout l’électronique qui m'est inutile, prend quelques jours de change, et mon gros sac sur le dos. En prévision 6h de marche dans la jungle pour rejoindre un point haut avec une belle vue, un sac bien trop lourd d'une 15ène de kilos mon hamac mon duvet, une lampe et c'est parti !!!!

Arrivé au centre d'enregistrement pour rentrer dans le parc, me voilà déjà en nage, il fait 35 degrés. Les rangers ne m'encourage pas en me disant que vu mon gabarit je n'arriverai pas à destination. En effet après 4h de marche et au moins 100 litres de sueur j'arrive épuisé dans un petit village qui me parait bien typique pour un jungle touristique.

Ce fut mon premier contact avec les bateks. Et après une attente de 2h je leur demande si je peux m'établir prêt de leur village afin de faire le point pour la nuit.
Ils acquiescent directement et me proposent même de rester avec eux.

Mon aventure commence ici: au début je n'ose pas trop parler, je n'ose pas regarder les femmes qui fuient mon regard, je me sens intrusif dans une société restreinte que je ne connais pas.
Je décide alors de cuisiner afin de rapprocher les quelques homme de la jungle curieux de mon arrivé.
De bonnes patates à la provençal comme on en cuisinait sur Perhentian, je leur fait gouter, ouf ça marche ils se font tous passer le plat, tant et si bien qu'il n'en reste rien. Dommage j'avais faim.
Ils voient directement mon désarroi et me propose de partager leur repas, et quel repas: un poisson au curry avec du riz et des légumes de la jungle. Un festin, je n'ai jamais manger quelque chose d'aussi bon.
Mais il commence a être tard, il est 20H le soleil disparait et le village se couche avec lui.
Un batek me propose d'aller prendre la douche dans la rivière et me dit qu'avec la nuit il vaut mieux que je fasse vite de nombreux animaux viennent boire ici, et pas les plus commodes.
Lorsque je reviens mon hamac est déjà tendu et tout est pret pour ma nuit, il m'indiquent que voyant le temps que je prenais ils ont pris l'initiative de me rendre ce service.
Quel peuple agréable. ils ont un réel sens de l'hospitalité malgré l'inconfort total de leur condition de vie, Ils dorment par terre sur des paillasses avec les rats pour seule compagnie en plus de la famille.
Le lendemain, la barrière tombe un peu plus, on engage le dialogue avec deux "interprète Batek" qui ont appris l'anglais en écoutant les gens de passage. J'explique mes motivations d'aller seul dans la jungle. il me laisse le choix de rester avec eux ou de continuer mon chemin après un petit déjeuner.
J'ai fais le choix de rester, leur donner l'intégralité de mes vivres en guise de paiement et me présente en tant qu'une personne voulant apprendre leur mode de vie.
Ils semblent réellement enchanté par cette perspective et commencent à m'emmener dans la jungle afin de m'expliquer les propriétés des plantes qu'ils utilisent ainsi que comment les reconnaitre. Ils ne prennent que ce qui est nécessaire sur l'instant présent, ils chouchoutent leur jungle qui chaque jours les protèges. ils connaissent toutes les essences et d'un simple coup d’œil différencient des espèces pourtant tellement similaire a mes yeux.
J'ai donc appris à faire du feux avec du rotin et du meranti, a construire une sarbacane avec des bambou des jungles (qui n'ont pas de séparation contrairement au bambou de rivière), a fabriquer mes fléchettes avec du palmier et du balza, a poncer le bois avec des feuilles "papier ponce" a fabriquer du coton avec des feuilles encore, a construire une maison avec deux outils, du bois et du palmier a trouver de l'eau sans aucune rivière, source ou puit. J'ai aussi appris par moi même a cuisiner au feu de bois (chose pas si facile), a laver sans savon, a chasser (accompagné d'un batek) et a trouver des végétaux comestible ainsi que du poison ou de la glu naturelle.
Quelle aventure en une semaine et que d'information, d'autant plus que chaque jungles est différente, a ses propres essences de bois et sont propre développement.
J'ai ici appris a survivre dans la jungle la plus ancienne du monde, avec des technique ancestrale qui ne sont plus utilisé de nos jours et que peut de gens connaissent.
ce fut vraiment une expérience formidable de partager aussi des musiques avec les enfants, de danser le soir autour du feu chose qui leur est totalement étranger, de partager des repas ou chacun met la main à la pâté, d'échanger de vieille histoire avec les anciens, de leur parler de politique pour connaitre la leur, d'essayer de faire un dictionnaire.

Mes phrases sont aussi longue et importante que l'enseignement que j'ai reçu, tout viens si vite, c'est parfois difficile a suivre. Mais dans la jungle pas de relecture vous tromper de lianes peut vous tuer en 10s alors que vous cherchiez de l'eau.

Le peuple Batek est un peuple nomade des forets, ils se déplacent en groupe de 8 à 10 famille et n'ont besoin de rien sinon la nature qui les entoure.
Il n'y a pas de chef, mais des conseils d'adulte afin de prendre des décisions collectives, ils n'ont pas de religion, ils ne croient qu'en eux même, en leur groupe.
Le verbe "étre" n'existe pas, on parle soit du village soit de la famille, ils utilise "je" en début de phrase pour indiquer l'individualité.
Ce n'est pas un peuple asiatique mais plutôt un mix indonésien (de par la langue qui est similaire) africain (de par leur yeux et leur expression faciale). Ils sont de petite taille très sec et musclé, ne boive que deux verres d'eau par jour, beaucoup de thé et mangent très peu, essentiellement du riz et des végétaux.
C'est un peuple de chasseur, non des guerriers, ils sont totalement opposé à tout conflit et préféreront fuir ce dernier s'il estiment que c'est nécessaire.
Dans ce village étre heureux est le maitre mot, et pour vous mesdames sachez que les femmes ont un rôle très important dans la communauté, les hommes ont beaucoup de reconnaissance envers elles et il y a toujours un respect énorme, c'est la femme qui domine et donne les ordres, même si elle ne s'occupe que du foyer. Tout le monde a toujours le choix de dire "non" et ce n'est jamais mal pris.

On est proche de l'utopie de Voltaire: "ils cultivent leur jardin" et reste dans une communauté de petite taille afin que des liens fort soit créés.